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Location immobilière

Crash test : louer son appart pendant les J.O de Paris 2024

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Marion
Rédigé le 3 juillet 2024
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Paris se prépare à accueillir des visiteurs du monde entier à l’occasion des Jeux Olympiques cet été. L’occasion pour les Parisiens d’arrondir leurs fins de mois en louant (ou sous-louant) leur appartement. Mais au-délà des prix mirobolants annoncés, quelle est la réalité du marché ? Est-ce vraiment une bonne affaire de louer son logement ? On a posé la question à Elsa, locataire qui va sous-louer son appartement pendant les Jeux. Quelles sont ses motivations ? Quels sont ces conseils pour louer sans tracas ? Elle nous dit tout.

Louer pendant les J.O : la promesse de gains XXL ?

Rêves de revenus complémentaires

“Salut à toi jeune entrepreneur, tu veux faire fortune pendant les Jeux ?”

Il y a un an, c’était un peu le discours ambiant dès qu’on parlait des Jeux Olympiques de Paris. À croire que tous les Parisiens allaient pouvoir empocher un petit pactole en louant leur logement à prix d’or du 26 juillet au 11 août pour les Jeux Olympiques et du 28 août au 8 septembre pour les Jeux Paralympiques.

Et effectivement, au vu des chiffres, la stratégie semblait infaillible : plus de 15 millions de visiteurs attendus sur la période contre 160 000 chambres d’hôtel disponibles en Île-de-France, les calculs ne sont pas bons (Kevin).

J.O : la pénurie de logements
Une pénurie qui touche tout le monde. Au printemps 2023, le Comité d’organisation des Jeux olympiques avait en effet demandé à libérer 3 000 logements universitaires sur les 22 000 que compte le parc francilien du CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires). Depuis avril, les étudiants concernés doivent ainsi quitter leurs logements réquisitionnés.

Mauvais calcul, mais belle opportunité de revenus complémentaires pour les Parisiens désireux de louer leur logement. À tel point que les plus téméraires n’ont pas hésité à tenter des coups de poker : 2 000 € la nuit pour un studio à Gare du Nord contre 80 € habituellement. Viser la lune, ça ne fait pas peur à tout le monde apparemment.

Les hôteliers n'ont pas échappé à la frénésie des Jeux. UFC-Que Choisir a révélé que les prix moyens des nuitées proposés dans certains hôtels parisiens le jour de la cérémonie d’ouverture ont bondi de 226 %. La folie des grandeurs, tout simplement.

Elsa n’a pas été happée par cette folie. Cette Parisienne, locataire d’un petit T2 de 26 m2 à Gare de Lyon (qu’elle loue 1 000 € par mois), était plutôt mitigée à l’idée de sous-louer son logement. D’une part, vis-à-vis de son propriétaire, mais aussi des possibles dérives de la sous-location :

“Tout le monde me disait de sous-louer mon appart pour me faire un maximum d’argent pendant les Jeux. Mais j’avais trop peur des supporters hooligans peu soigneux. Ou pire, des personnes malintentionnées qui voudraient re-sous-louer dans mon dos pour faire se faire de l’argent… Non, vraiment, c’était trop stressant”.

Malgré ces peurs, la possibilité de bénéficier d’un complément de revenus pendant l’été ne la laissait pas complètement indifférente. La jeune trentenaire étant déjà familière de la sous-location :

“J’ai déjà mis mon appartement sur Airbnb pendant mes vacances. C’est pas mal pour arrondir les fins de mois et payer une partie des frais en vacances. Je n’ai jamais cherché à en faire un business par contre. Je le louais autour de 80 €-90 € la nuit, un prix très raisonnable pour le quartier. Mais j’avoue que c’était toujours un peu stressant, car je ne suis pas censée sous-louer... Mon proprio n’est pas au courant”.

À noter

Si vous êtes locataire, vous devez obtenir l’accord écrit et signé de votre propriétaire pour sous-louer votre logement. Si vous sous-louez sans autorisation, votre bail peut être résilié et vous risquez une expulsion.

À noter également que les prix de la sous-location sont réglementés pour les locataires, vous ne pouvez pas demander un montant supérieur à votre loyer. Des accords entre propriétaires et locataires peuvent toutefois exister. Renseignez-vous.

Elsa a aussi déjà effectué des échanges d'appartement avec des particuliers via le site Home Exchange. Un concept légal cette fois, puisqu’il n’y a pas d’échange d’argent dans ce type de concept.

La réalité du marché : désillusion olympique

Une offre diluée

Contrairement à Elsa, de nombreux Parisiens n’ont eu aucun scrupule à mettre leur logement en location pendant les JO. Tant et si bien que le nombre de petites annonces à Paris et en Ile-de-France a explosé sur Airbnb, passant de 50 000 l’an dernier à 130 000 aujourd’hui.

Malheureusement, pour beaucoup de propriétaires, après les paillettes dans les yeux, c’est la douche froide. Trop conséquente, l’offre sur le marché ne trouve pas sa demande, comme le déplore Thierry, propriétaire d’un appartement à République : “Je comptais louer mon T2 800 € la nuit au lieu de 200 € habituellement. Mais je n’ai eu aucune demande pour le moment…”

Comme Thierry, de nombreux proprios ont dû encaisser la réalité et revoir à la baisse leurs prix trop gourmands. Car, entre nous, qui peut décemment se permettre de louer un appartement à 800 € la nuitée ? On se le demande. Certainement pas les bénévoles des Jeux en tout cas.

Et des prix bradés

Étrangement, c’est suite à la baisse des prix qu’Elsa a fini par re-considérer la location de son logement :

“En voyant que les logements ne se louaient pas énormément, je me suis dis qu’il n’y avait peut-être pas tant d'escroqueries derrière. Ça m’a donné envie de mettre mon annonce en ligne pour tester le marché et voir si ça prenait. Sachant que mon objectif n’était pas de le louer hyper cher, mais seulement de rentrer dans mes frais pour payer mon loyer en mon absence.”

Elsa décide donc de crash-tester son logement en le mettant à petit prix sur Airbnb : 100 € la nuit pour son 2 pièces à proximité de la Gare de Lyon.

Plusieurs jours passent sans aucune touche… Elsa se dit que c’est trop tard, les aficionados des Jeux ont déjà trouvé leurs logements il y a bien longtemps. Mais elle reçoit finalement un message de Cory, une anglaise de 38 ans qui a longtemps vécu à Paris et qui souhaite passer plusieurs jours dans son ancien quartier.

Après avoir échangé plusieurs messages avec elle et vérifié la véracité de son profil (elle a épluché soigneusement ses différents avis 5 étoiles, l’ancienneté de son profil et même fait un petit check sur Google pour s’assurer que Cory existe bien !), elle accepte de lui louer son logement.

“J’ai été rassurée de voir que Cory était une voyageuse fiable et respectueuse. C’est mon critère numéro 1 quand je sous-loue. Bien sûr, l’argent entre aussi en compte, sinon je ne le ferais pas. Mais ça reste mon appartement, j’ai besoin de faire confiance à la personne qui va vivre chez moi pendant plusieurs jours.”

Elsa empochera ainsi 578 € (frais Airbnb déduits) pour cette location de 6 jours. Une rentrée d’argent non négligeable pour mettre du beurre dans les épinards, mais qui reste très raisonnable pour un logement à Paris dans ce quartier pendant les JO. En fin de compte, Elsa a fixé des prix très similaires à ceux qu'elle avait l’habitude de pratiquer habituellement. On est loin des prix multipliés par 10 tant espérés…

Détail du paiement du voyageur :
  • 100,00 € x 6 nuits : 600 €

  • Frais de service voyageur : 84,71 €

  • Taxe de séjour : 89,70 €

TOTAL : 774,41 €

Versement de l'hôte :
  • Frais de chambre pour 6 nuits : 600 €

  • Frais de service hôte (3,0 % + TVA) : -21,60 €

TOTAL : 578,40 €

Conseils pour louer sereinement pendant les J.O

Le plan J.O pour faire fortune n’est donc plus vraiment d'actualité. Mais si vous souhaitez louer votre logement pour payer une partie de vos vacances sur la Costa Brava ou bien aider un bénévole à se loger sur la période, voici quelques conseils avisés.

1-Être réaliste

Pour louer efficacement, évitez les attentes financières irréalistes et les tarifs excessifs. Comparez les annonces similaires à la vôtre en termes de superficie et localisation, puis optez pour une fourchette de prix similaire.

2-Rassurer les locataires

Pour beaucoup de propriétaires, louer son logement pendant les Jeux Olympiques sera une première. Vous pourriez donc faire face à des voyageurs sceptiques face à votre annonce sans avis. Pour remédier à cela, vous pouvez proposer des réductions pour les séjours de longue durée (1 semaine ou plus) ou offrir un tarif réduit exclusif pour la première location.

3-Sélectionner le locataire

Bingo, vous avez une touche ? Avant d’accepter la demande, vérifiez bien le profil de la personne :

  • Quelle est l'ancienneté ? Si le profil a été créé il y a 15 jours et a déjà 50 avis, c’est louche…

  • Lisez les avis et allez vérifier le profil des personnes qui ont laissé un commentaire (on n’est jamais trop prudent)

  • Discutez avec la personne pour connaître le motif de son voyage et vous rassurer sur sa venue. N’hésitez pas aussi à l’appeler si vous préférez un échange verbal

4-Préparer son logement

Afin que votre locataire se sente comme à la maison, rangez au mieux et faites-lui de la place pour qu’il puisse déposer ses effets personnels. Laissez également un guide d’accueil avec les bonnes adresses du quartier et les recommandations d’entrée et de sortie du séjour. N’oubliez pas également de mettre sous clé vos affaires sensibles.

5-Remise des clés

Si vous êtes présent, rencontrez directement la personne pour l’accueillir et lui remettre les clés. Sinon, vous pouvez également faire appel à un ami ou bien passer par un service de conciergerie comme Key Nest par exemple, ou encore demander gentiment à un commerçant de votre quartier.

Attention
Pendant les Jeux Olympiques, un périmètre de sécurité sera effectif, notamment pendant la cérémonie d’ouverture pour limiter les déplacements. L’accès sera réservé au résidents munis d’un Pass Jeux. Renseignez-vous si vous êtes concerné, et le cas échéant, n’oubliez pas de prévenir votre locataire. En savoir plus

6-Accepter l’incertitude

Malgré toutes les précautions possibles, vous ne pourrez jamais savoir exactement comment cela va se passer en votre absence (à moins d’installer des caméras de surveillance, mais on ne vous le recommande pas, c’est puni par la loi). Heureusement, Elsa, est plutôt rassurante :

“Je n’ai jamais eu de mauvaise surprise en louant mon appartement. Parfois, le ménage est plus ou moins bien fait selon les locataires. Mais j’ai toujours retrouvé mon appartement en bon état, même mieux rangé qu’en partant dans certains cas ! J’ai aussi déjà eu des cadeaux, comme des petits mots, une plante ou une bouteille de vin. Les gens sentent qu’ils sont chez quelqu’un, que ce n’est pas un Airbnb de vacances sans âme, avec la même déco Ikea qu’on voit partout. J’ai l’impression qu’ils prennent davantage soin des lieux.”

Nous attendons le retour d'Elsa sur la sous-location avec Cory. Rendez-vous après les Jeux Olympiques pour son débriefing détaillé

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