Visiter un appartement avec ses parents, bonne ou mauvaise idée ?
Vous voilà annonçant à vos parents que vous vous lancez dans l’achat d’un bien immobilier. Et eux de sauter joie, très excités à l’idée de vous accompagner dans cette aventure exaltante. Au point de vouloir s’inviter lors de vos visites d’apparts ou de maisons. Allez, détendez-vous, l’idée n’est pas si mauvaise. Quoi que…
Même adulte, vos parents sont toujours présents, disposés à vous prêter main forte dans l’acquisition du premier (ou deuxième voire troisième) bien immobilier de votre vie ? Ah, la famille ! Chez Pretto, on comprend parfaitement ce lien indéfectible qui unit parents et enfants. Pour autant, en rencontrant Fanny et Frédéric, deux propriétaires aux souvenirs de visites encore très marqués, notre avis diverge sur le fait d’impliquer ou non ses parents dans l’achat d’un bien…
Retour sur le marché de l’immo des parents pour mieux (les) comprendre
Certes, les parents ont souvent quelques décennies d’avance en termes d’expérience immobilière, mais, il faut l’avouer, le marché d’il y a 30 ans peut difficilement se comparer à celui d’aujourd’hui.
Déjà, les prix ont explosé. Là où le prix moyen d’un mètre carré parisien valait l’équivalent de 4 537 € en 1990, puis 2 871 € en moyenne en 1997, il est aujourd’hui passé à 9 857 € pour un appartement et 10 512 € pour une maison en octobre 2023 (source : Meilleurs Agents).
Et ailleurs, les hausses de prix laissent aussi sans voix ! Bordeaux aurait pris presque 330 % en 20 ans, Lyon +289 % et Lille +240 % sur la même période. Pas étonnant que l’âge du premier achat ait reculé - il est aujourd’hui de 32 ans en moyenne - (en même temps que celui du premier emploi, il faut le dire) !
Les attentes ont aussi évolué, ainsi que la disponibilité des terrains et l’architecture des maisons. À leur époque, les taux étaient plus élevés mais les crédits moins longs.
Quand certains sont pro visites avec les (beaux) parents
Quand les parents sont présents, il y a un petit quelque chose de l’ordre du "rassurant" qui s’opère. Même si pour Fanny, ce sont plutôt ses beaux-parents qui les ont accompagnés, elle et son époux.
"J’ai franchement préféré qu’ils soient présents. Mon beau-père est plutôt doué pour les travaux, il arrive à se rendre compte assez rapidement du potentiel d’un bien. Alors, quand il a validé notre maison lors de la contre-visite, je n’avais plus de doutes ! J’étais même soulagée d’avoir ENFIN trouvé notre chez-nous après toutes les visites que nous avions faites. En plus, j’étais encore un peu secouée par un bien qui nous était passé sous le nez et dans lequel nous nous projetions à fond !"
Les parents et beaux-parents ont généralement davantage de recul. Certes, le salon de l’appartement que vous visitez est carrément gigantesque, mais vous n’aviez pas remarqué les murs en papier mâché. Certes, la maison a un cachet terrible, mais vous n’aviez pas mesuré la quantité de travaux de remise aux normes à effectuer.
L’important : se faire accompagner de la bonne personne, qui aide à canaliser votre stress au lieu de vous transmettre le sien. Fanny confirme : "C’était bien que mes beaux-parents nous aient accompagnés. Ma mère est de nature stressée et moi aussi. Il fallait que la visite reste sereine et que mes angoisses soient canalisées. On ne partait pas pour acheter un matelas ! Choisir une maison est un projet qu’on ne vit pas tous les jours quand même."
Quand, pour d’autres, visiter avec ses parents être une très mauvaise idée
Frédéric le confie très ouvertement : "Mes parents avec moi pour une visite ? Jamais de la vie ! Je n’ai d’ailleurs jamais voulu qu’ils soient présents, même quand j’ai dû choisir un appartement pour une location." Et lorsqu’on lui en demande la raison, il sourit.
"Déjà, on n’a pas les mêmes attentes. Ensuite, c’était important que ce projet soit le mien, que je marque mon indépendance vis-à-vis d’eux. Je suis leur enfant, mais je suis adulte et responsable." Le message est passé et il est plutôt limpide.
Néanmoins, il ajoute : "J’ai quand même demandé à un ami et son père, peintres de métier, de venir jeter un œil à la maison. J’avais remarqué le potentiel, mais j’avais besoin de leurs avis de connaisseurs. Rapidement, ils m’ont dit : ‘Tu vas en avoir pour 60 000 € de travaux. Après, elle sera super agréable à vivre’. Et ils ont eu raison, tant sur le budget que sur le rendu final !"
Son avis vous permettra de cautionner ou non votre projet d’achat et vous aidera à vous décider. D’ailleurs, Frédéric avoue : "S’ils m’avaient déconseillé d’acheter ou s’ils n’avaient pas eu un avis tranché, je ne me serais pas lancé, c’est certain.".
Il peut arriver que des parents ou des proches n’aient aucun filtre et avancent des discours quelque peu négatifs et alarmistes qui risqueraient de vous plomber le moral. Attention aux avis contre-productifs. Vous mettre en garde sur d’éventuels risques, oui. Tout critiquer car le bien n’est pas à leur goût à eux, non.
Pour la petite anecdote, Frédéric finit par nous livrer, en souriant avec une once de fierté dans le regard : "Quand mes copains sont venus voir la maison, tous m’ont demandé si je ne faisais pas une bêtise et si je n’étais pas fou de l’acheter. Je ne disais rien et je restais focalisé sur mon projet. Aujourd’hui, ils sont unanimes pour dire que c’est un vrai cocon ! J’avoue, je suis assez content de moi…"
Et ses parents dans tout ça ? "Ils sont simplement heureux pour moi", termine-t-il. Et c’est là tout l’essentiel !