Et si déplacer les meubles lors d’une visite vous aidait à avoir le coup de cœur ?
Ça y est, votre décision d’acquérir un bien immobilier est bel et bien actée ! Après avoir monté votre dossier et pris connaissance de votre capacité d’emprunt auprès de la banque, vous voilà, futurs propriétaires, lancés dans la course au logement idéal. Si dans un premier temps votre rôle est de "toucher avec les yeux" le bien que vous visitez, pouvez-vous vous permettre d’aller un peu plus loin en… déplaçant des meubles par exemple ? Chez Pretto, cette question est devenue un vrai sujet, et pour tenter d’y répondre, nous avons rencontré des propriétaires qui ont acheté il y a peu.
Si de futurs propriétaires font face à des points rédhibitoires, d’autres sont capables de passer outre une tapisserie des années 1970 et se projettent sans problème. On a rencontré trois nouveaux (et heureux) proprios, afin de connaître leurs astuces pour parvenir à se projeter. Tous ont en tête ce que signifie "déplacer un meuble" lors d’une visite. Et pour chacun d’eux, derrière ce geste qui peut sembler anecdotique, se cachent d’autres questionnements…
Visiter, inspecter et… déplacer ?
Car certains agissements ou propos peuvent paraître intrusifs. Par exemple, critiquer ouvertement une décoration peut s’apparenter à une attitude sans-gêne et irrespectueuse, de la même façon qu’ouvrir à outrance (presque) tous les tiroirs peut être considéré comme une atteinte à la vie privée des actuels propriétaires…
Cependant, face à l’éventualité de pousser un meuble, les avis sont plus nuancés. Pour Matthieu, la petite quarantaine, photographe de métier qui achète un second (petit) appartement, le réflexe est légitime. "Je pourrais en déplacer un si j’avais un doute sur une fissure ou un dégât des eaux sur le sol ou sur un mur. Mais je ne le ferais pas sans demander à la personne qui mène la visite !" Et si sa requête se solde par un refus, il avoue son scepticisme, un léger sourire aux lèvres, "À moi d’interpréter pourquoi la personne a répondu par la négative…"
Autre son de cloche du côté de Margaux et Benoît, 32 et 38 ans. Parents d’un petit garçon de 3 ans 1/2, ils ont craqué pour une grande maison "pleine de charme et pas trop proche du voisinage" en périphérie de Bordeaux. Selon Margaux, “ça ne se fait pas ! C’est délicat de bousculer l’intérieur de personnes qui y vivent encore !" Benoît est du même avis et confie : "Peut-être que je n’aurais même pas eu le réflexe de demander à déplacer un meuble pour vérifier un éventuel vice caché. Je pense même que je l’aurais découvert après !" Mais leur réflexion sur la place des meubles d’un bien qu’ils visitent va cependant plus loin…
Se projeter… ou pas !
Lorsque vient le moment de visiter, en plus de celle de simples visiteurs, ils endossent aussi la casquette "d’inspecteurs", celle qui leur intime l’ordre de rester attentifs, d’inspecter les coins et les recoins du bien pour tenter de se projeter. Et parfois, ils peuvent se retrouver à faire face à une décoration désuète et à des meubles vétustes qui deviennent coupables de brouiller leur vision du bien.
Comme le souligne Matthieu, "pendant une visite, j’ai conscience que je dois faire abstraction de certains éléments, mais il m’est déjà arrivé d’avoir furtivement eu de la peine à me projeter à cause du positionnement d’un meuble dans un appartement." Est-ce pour autant qu’il a déplacé le-dit obstacle ? "Non, déjà, un meuble est souvent lourd. Ensuite, si c’est pour me faire une idée des volumes, je ne pense pas que cela soit nécessaire. Il m’a d’ailleurs suffit de prendre précisément les cotes !"
Margaux et Benoît n’ont, eux non plus, pas eu recours à ce type de pratique. "Nous n’avons jamais eu l’occasion de déplacer un meuble. Nous partons du principe que si les gens ont envie de vendre, ils feront en sorte que leur bien plaise un minimum à l’acquéreur !" Et si la déco n’est vraiment pas à leur goût ? "Nous avons déjà visité une maison vide aux papiers peints chargés et cela ne nous avait pas empêché de faire une proposition ! Même si, finalement, nous n’avons pas acheté, nous avions d��celé le potentiel du bien."
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Pour chacun des trois propriétaires, il s’agit de pouvoir se projeter au-delà d’une décoration qui ne leur plaît pas ou, si elle est à leur goût, de pouvoir la remplacer par leur mobilier. Pour Margaux, cela relève plutôt de l’instinct. "Je pense beaucoup à nos propres meubles. Si je me surprends à les projeter dans un espace, je suis déjà dans une autre démarche que celle de la simple visite. C’est vraiment une histoire de feeling !"
Pointilleux, Matthieu adopte de son côté une toute autre stratégie. Avec l’accord évident du propriétaire, il photographie les pièces de l’appartement en vue et réalise des simulations sur ordinateur en modifiant la couleur des murs et le revêtement du sol. Il lui est même arrivé de "reproduire l’appartement à l’échelle sur une feuille cartonnée, de façonner de petits meubles en carton et de les positionner".
Déplacer des meubles, mais encore ?
Si un visiteur peut déplacer des meubles dans une maison ou un appartement à vendre, il convient que sa demande puisse être faite avec tact et respect. Pourquoi ? Même si rien ne le stipule, une attitude déplaisant à un propriétaire pourrait compromettre une vente. Mais le contraire peut aussi arriver ! Une connivence avec les anciens propriétaires et des goûts similaires en termes de décoration ont davantage motivé Margaux et Benoît à acquérir leur maison.
"Outre le coup de cœur pour cette maison dès l’entrée, son environnement plutôt calme et l’emplacement qui sont trois points essentiels pour nous, le feeling avec les propriétaires a joué et c’était un vrai plus !", explique Benoît. Et Margaux de rebondir, "On n’a pas acheté parce que la famille était sympa, mais je pars du principe qu’elle laissait forcément une trace positive dans cette maison. Je sais que les anciens propriétaires y ont été heureux ici et qu’ils partaient pour réaliser un autre projet. J’étais heureuse de faire affaire avec eux."
Matthieu regarde quant à lui le bien avec des yeux concernés et reste lucide, "Je pense qu’on peut tout demander si c’est justifié. Je n’ai jamais ouvert les robinets pour voir l’état de la plomberie, mais j’ai vérifié si les prises fonctionnaient, je regarde l’état du plafond dès que j’entre et d’éventuelles traces de dégât des eaux."