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Où acheter

Portrait : il a acheté sa maison de vacances en Sardaigne en étant locataire

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Marion
Mis à jour le 6 août 2024
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Acheter sa maison de vacances alors qu’on est locataire de sa résidence principale peut sembler incongru. Surtout quand cette maison se trouve au fin fond de la Sardaigne. Un achat immobilier peu conventionnel, mais qu’Antoine et son épouse n’ont jamais regretté. Ils nous racontent leur coup de cœur italien, de la prise de décision à leur routine de vacances avec leurs enfants, entre Bordeaux et l’île méditerranéenne.

Achat immobilier : les raisons qui poussent à acheter

Le choix de la raison

“Et si on achetait ?”

Pour beaucoup, la question se pose après plusieurs années de vie commune, une situation financière stable et la perspective de fonder une famille. Le premier achat immobilier s’effectue souvent à deux, concrétisant l’amour, et permettant à la fois de diviser le risque et d’emprunter une somme plus importante.
À noter :

L'âge moyen d’un premier achat immobilier est 33 ans en régions et 34 ans à Paris.

Au-delà de l’idée romantique de construire son nid douillet, acheter sa maison ou son appartement, c’est également une façon d’investir en ne jetant plus son argent par les fenêtres (aka dans des loyers).

Désir d’achat et réalité du marché

Tous ces arguments, Antoine les a aussi égrenés en 2017 lorsqu’il a décidé d’acheter à Bordeaux avec sa femme :

“Mariés et sur le point d'avoir un premier enfant, on cherchait à acheter avec ma femme. Nous avions une petite somme de côté, que nous pensions être un apport conséquent… mais qui s'est vite transformé en peau de chagrin quand on s'est frottés à la réalité du marché !”

Le marché bordelais a en effet le vent en poupe depuis plusieurs années. En 2017, le mètre carré dans l’ancien avait bondi de 12,1 %. Une bulle immobilière dont se souvient bien Antoine :

“Nous voulions acheter à Bordeaux, la ville où nous venions de nous installer. Mais nous ne savions pas du tout quelle vie nous allions avoir avec les enfants (nous attendions notre fille à l’époque) et les prix étaient déjà exorbitants ! Surtout pour un choix que nous n'imaginions pas définitif…”

Aujourd’hui, le prix moyen au mètre carré s’élève à 4 600 € à Bordeaux, l’élevant au 8e rang des villes les plus chères de France derrière Lyon, Annecy et Aix-en-Provence. Des prix exorbitants qui ont vite fait de décourager les primo-accédants (ceux qui souhaitent devenir propriétaires pour la première fois) dont la capacité d’emprunt est souvent plus réduite.

Pour rappel, la hausse rapide des taux en 2022 avait exclu près de 220 000 ménages de l’accès au crédit immobilier, les ménages les plus modestes étant les principaux concernés. L’une de nos études réalisée en février 2024 révélait également que 6 Français sur 10 préféraient attendre qu’acheter face au contexte actuel. Un chiffre qui grimpait jusqu’à 8 sur 10 chez les primo-accédants.

Or, repousser un tel projet d’achat, c’est prendre le risque de subir de nouveaux aléas, comme une hausse des taux du marché, mais aussi une éventuelle perte d’emploi, des frais imprévus… et de ne jamais acheter.

Un risque dont Antoine avait bien conscience :

“On se connaît bien avec mon épouse, si cette somme restait sur notre compte en banque, elle allait vite être gaspillée.”

Pour ne pas dilapider cette somme dans les frais du quotidien, ils ont ainsi opté pour une autre alternative, plus atypique, qui allait leur permettre d’investir malgré tout.

La maison de vacances d’Antoine : un achat impulsif

Acheter différemment

Dans l’incapacité d'acheter leur résidence principale en raison des prix du marché, Antoine et sa femme n’ont pas renoncé pour autant à leur projet. Ils ont réfléchi à une solution alternative, un moyen qui leur permettrait de mener à bien leur projet d’achat immobilier et de placer leur argent.

“Nous avons décidé de nous rabattre sur un endroit où, certes nous ne vivrions pas à temps plein, mais où nous savions que nous allions nous rendre régulièrement. La Sardaigne était à l'époque une destination où nous nous rendions souvent, cela s'est donc imposé naturellement.”

Une décision surprenante qui démontre toutefois la forte capacité d’adaptation du couple. Plutôt que de ne pas acheter du tout, ils ont fait le choix de repenser leur projet initial pour investir cette somme d’argent différemment.

La résidence principale reste en effet le projet classique de tout primo-accédant, mais d’autres possibilités existent (résidence secondaire, investissement locatif…). Acheter une plus petite superficie ou se tourner vers des zones moins tendues peut permettre d'accéder plus facilement à la propriété, et ce même quand on a une capacité d’emprunt limitée. Cela nécessite toutefois de s’ouvrir aux opportunités, comme l’ont fait Antoine et sa femme :

“La maison de vacances, ou même la propriété, n'ont jamais été pour nous une urgence ni même une envie. Cela s'est juste présenté à nous. Surtout, nous avions peur de dilapider la somme mise de côté. Ça nous a semblé logique d'aller mettre cet argent dans un endroit qui nous plaît, même si financièrement ce n'est probablement pas un achat très "malin".”

Antoine reconnaît en effet que cette décision d’acheter une maison de vacances en Sardaigne relève davantage du coup de cœur que de la raison !

“C’était vraiment une décision spontanée. On fonctionne beaucoup à l'affect avec mon épouse et on ne s'imaginait pas trop éplucher les agences, les catalogues, réfléchir pendant des mois où investir... Ça ne nous ressemblait pas. En revanche, on a choisi la Sardaigne très consciemment parce que c'est un endroit dont nous sommes instantanément tombés amoureux et où nous nous sommes rendus plusieurs fois avant l'achat. Les eaux sont claires, le tourisme y est relativement contrôlé, la nature est protégée.”

L'avis du pro

Mathieu Boisson, Expert Crédit Pretto, précise par ailleurs les éléments importants à prendre en compte quand on achète à l'étranger :

"Acheter à l'étranger avec un crédit peut s'avérer complexe, les garanties refusant presque systématiquement le cautionnement du prêt. Le bien étant à l'étranger, il y a en effet un risque que la garantie ne puisse lancer des procédures en cas d'impayés de crédit pour récupérer le bien et solder la créance. Il est toutefois possible de faire un prêt garantie par une hypothèque, avec un apport assez important pour rassurer la banque ; ou encore un crédit hypothécaire, c'est à dire de lever de la dette sur un bien immobilier libre de tout crédit. Attention enfin à bien se renseigner sur la législation du pays de la résidence secondaire (imposition, taxes locales, durée de propriété du bien limitée ou non...)."

Un projet sur-mesure

Un projet qui leur ressemblait et dans lequel ils n’ont pas hésité à mettre toute leur énergie une fois décidés.

1 - Le repérage

Antoine et sa femme se donnent le temps de choisir le logement qui va leur taper dans l’oeil. Ils ont déjà la localisation en tête, ne reste plus qu’à trouver leur bien coup de cœur.

“Nous avons fait un court voyage dans un village que nous connaissions et que nous aimions particulièrement. Nous avons dû visiter une vingtaine de biens et nous avons finalement choisi un appartement au rez-de-chaussée d'un petit bâtiment au centre du village.”

2 - Le choix du type de bien

Pour trouver la perle rare, il faut d’abord savoir ce qu’on cherche ! Le couple définit ses attentes : ils veulent un bien avec suffisamment d’espace pour leur eux et leurs enfants, ainsi qu’un extérieur pour gagner quelques mètres carrés supplémentaires l’été.

“C'est une vieille maison qui a été transformée en bâtiment de trois étages. Nous avons deux chambres, une pour nous, une pour les enfants. En tout, il y a 100 m2, en incluant la cour qui se transforme en salle à manger et en lieu de vie en été.

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3 - Le prix d’achat

Ici, les prix n’ont rien avoir avec ceux du marché bordelais. Antoine et son épouse ont pu réaliser leur achat cash. Pour la même superficie à Bordeaux, il leur aurait fallu débourser 4 fois plus que le prix de leur maison de vacances en Sardaigne :

“Nous avons payé moins de 100 000 € hors frais de notaire. Un budget bien moins conséquent que ce que nous aurions pu nous payer à Bordeaux ! Nous avons financé cet achat cash grâce à notre argent de côté.”

À noter :
Payer un bien cash peut apporter plus de sécurité au moment de l'achat, mais cela dilue également l'épargne personnelle pour d'autres investissements. Il est souvent recommandé d'acheter une résidence secondaire une fois qu'on est déjà endetté sur sa résidence principale pour ne pas perdre de la capacité d'emprunt sur un projet d'achat futur.

Mais quel rythme adopter quand on devient proprio de sa maison de vacances ? Comment trouver le juste équilibre pour profiter suffisamment de sa propriété secondaire, tout en remboursant son emprunt (quand on en a contracté un) et en assurant les frais du quotidien ?

Comment trouver son rythme entre sa résidence principale et sa maison de vacances ?

Définir ses besoins

Pour Antoine, cette maison de vacances est avant tout… une maison de vacances ! Il s’y rend d’abord et surtout pour se ressourcer en famille :

“C'est vraiment une maison de vacances, ce qui n'empêche pas d'y télétravailler. Mais l'idée c'est de nous y rendre avec nos enfants (de 6 ans et 2 ans) pour profiter de l'endroit. Nous y allons deux fois par an pour le moment : un mois pendant les vacances d'été, mais aussi au printemps pendant environ deux semaines. Si on arrive à mettre le chauffage dans la maison dans les années à venir, on ira probablement plus.”

La logistique est un point important à prendre en compte lorsqu’on achète une maison secondaire. Sans chauffage, impossible en effet d’envisager passer des vacances de Noël dans cette maison estivale. C’est pourquoi il est crucial de se poser des questions en amont pour définir le type de projet qui correspondra le mieux :

  • à quelle fréquence compte-t-on s’y rendre ?

  • comment ? Quelle distance est-on prêt à faire ?

  • pour faire quelles activités ?

  • quel niveau de confort attend-on ?

etc…

Même si, dans le cas d’Antoine, ce dernier reconnaît que la raison n’a pas eu énormément de place dans cet achat…

“C'est vraiment un achat presque compulsif, mais au final tout à fait approprié. D'autant plus quand on compare avec l'achat que nous voulions faire, à savoir un bien en ville à Bordeaux. Ce bien nous aurait contraint de nous engager auprès d'une banque, et surtout, nous aurions acheté un logement qui aujourd'hui ne nous conviendrait plus du tout ! La maison de Sardaigne nous convenait en 2017 et elle nous convient toujours parfaitement aujourd’hui en 2024.“

Un projet, certes impulsif, mais qui répond en tout point aux attentes d’évasion de ses propriétaires, qui adaptent leur programme du rythme des saisons :

“Au printemps, la mer est très fraîche et l'île est couverte de fleurs, donc on se balade surtout. On peut prendre la voiture pour aller explorer des lieux dans lesquels on se retrouve seuls et on profite vraiment de ce rapport au grand air, à la nature, à la mer. En été, c’est différent. On va surtout à la plage avec les enfants, on profite de l'eau, on se laisse un peu vivre. Le soir, on sort manger une glace, voir les gens faire leurs emplettes sur le marché estival du village, parfois on va au cinéma en plein air. On a des vies très différentes selon les périodes de l’année, selon l’animation du village.”

Les avantages et inconvénients

Sept ans plus tard, que retire Antoine de cette maison de vacances achetée en Sardaigne ? Qu’est-ce que cela lui apporte d’être propriétaire de sa résidence secondaire, en étant toujours locataire de son logement principal à Bordeaux ?

“Le plus gros avantage est que nos vacances nous coûtent beaucoup moins. Nous avons des amis qui dépensent parfois jusqu'à 5 000 € ou 10 000 € en été. C'est complètement inenvisageable pour nous. En revanche, nous pouvons couvrir les frais que cette maison engage sur le long terme, en la louant de temps en temps. La location couvre quasiment tous les frais de déplacement, du coup nos vacances ne nous coûtent presque rien ! Et ça pour nous c'est un énorme avantage.”

Un avantage majeur effectivement, surtout quand on voit le coût moyen des locations saisonnières selon le site SeLoger. Une location sur la côte méditerranéenne en plein mois de juillet pendant 4 semaines, leur coûterait plus de 5 000 € !

RégionHaute saisonTrès haute saison
Corse1 630 €1 835 €
Côte méditerranéenne1 465 €1 535 €
Campagne1 020 €1 052 €
Côte atlantique988 €1 048 €
Bretagne/Nord821 €829 €
Alpes992 €975 €
Pyrénées644 €575 €

> Tarifs hebdomadaires pour une location d’une maison de vacances en 2019

Par ailleurs, la localisation sur l’île de Sardaigne offre une variété de paysages et d’activités qui permet à la jeune famille de ne jamais s’ennuyer :

“Nous n'avons pour le moment pas exploré un dixième de l’île du fait du jeune âge de nos enfants. Quand ils seront plus âgés, nous pourrons faire beaucoup de choses, sans que cela ne nous coûte trop de temps ni d'argent. La Sardaigne propose quasiment les mêmes paysages et activités que la Corse, mais en beaucoup moins cher. Ce sont des vacances dans des lieux privilégiés, à moindre coût.”

Pour autant, Antoine reconnaît aussi les inconvénients d’un tel projet, comme notamment la gestion de la location saisonnière qui reste aléatoire :

“Il y a des années où la location marche moins bien que d'autres. Dans ce cas, c'est difficile de joindre les deux bouts et de couvrir tous les frais. Il faut le savoir pour pouvoir anticiper au mieux.”

Autre alternative : l’échange d’appartement

Pour ceux qui veulent le beurre et l’argent du beurre, il existe aussi une alternative : l’échange de maisons ou d'appartements entre particuliers. Ce procédé permet de bénéficier des avantages de la location (flexibilité, liberté…), sans son coût financier. En effet, ces échanges sont exemptés de frais de location, contrairement aux plateformes telles que Airbnb ou Abritel.

La plateforme Home Exchange est le leader sur le marché. Contre un abonnement de 150 € annuel, les particuliers peuvent échanger leur logement gratuitement sur la plateforme partout dans le monde : soit en échange réciproque, soit en échange différé, soit contre des points.

Un dispositif plein d’atouts, qui nécessite toutefois d’accepter l’idée d’accueillir quelqu’un chez soi en son absence… Pas toujours évident !

Malgré quelques aléas de location, Antoine est catégorique : si c‘était à refaire, il achèterait à nouveau cette résidence secondaire en Sardaigne sans hésiter !

“Je ne regrette pas du tout cet achat, c'est un soulagement au contraire de ne pas avoir à penser au lieu de vacances. Je dirais même que chaque voyage là-bas nous permet de mieux connaître l'endroit et de découvrir de nouvelles choses.

Un mot de la fin ou un conseil pour tous ceux qui hésiteraient à se lancer dans un tel achat ?

“Il faut avoir le luxe de se le permettre, c'est quand même une situation très privilégiée d'avoir une résidence principale en location et une maison de vacances en propriétaire. Ce n'est certainement pas la chose la plus "intelligente" à faire financièrement parlant. Mais si, comme nous, vous êtes tombés amoureux d'un endroit en particulier, et que vous pouvez vous le permettre, je ne vois pas de raison de ne pas le faire.”

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