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Marché immobilier au Royaume-Uni : où en est-il aujourd'hui ?

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Alexandra
Mis à jour le 11 septembre 2024
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Premier trimestre 2023, le Royaume-Uni assiste impuissant à la baisse des prix de l’immobilier. Été 2024, le marché de l’immobilier reprend du poil de la bête. A-t-on manqué un épisode ? Par quel "miracle" assiste-t-on à ce revirement de situation ? Chez Pretto, nous avons eu envie de décrypter le phénomène pour mieux le comprendre.

À quoi ressemble le marché du logement au Royaume-Uni ?

"Des logements chers, petits et vieillissants", voici en quels termes le magazine Le Revenu illustre le parc immobilier britannique.

Une étude réalisée par Résolution Foundation au premier trimestre 2024 explique que ce dernier demeure le plus vétuste d’Europe avec quatre maisons sur dix construites avant 1946. Il s'avère également que les maisons sont plus exigües que dans bon nombre de pays d’Europe, elles sont aussi moins bien situées pour que leurs habitants accèdent facilement à leur lieu de travail.

D’une façon générale, si le logement était un produit anglais lambda, il serait de qualité et de quantité moindre comparativement aux pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

À savoir

En 2019, 43 % des Britanniques ont passé au moins une heure ou plus par jour à se rendre et à revenir du travail et 14 % ont mis plus de deux heures. La moyenne de l’Union Européenne se situe respectivement à 37 % et 9 %.

En se basant sur les pays de l’OCDE et si tous ses habitants étaient locataires, l’étude montre que les Britanniques consacreraient, après les Finlandais, la plus grande part de leurs frais du quotidien à leur loyer, à savoir 22 % de leurs dépenses, alors que la moyenne des pays de l’OCDE s’élève à 17 %.

Les habitants du Royaume-Uni possèdent une surface habitable de 38 mètres carrés par personne, surface bien moindre si l’on s’en réfère à d’autres pays membres. Les Américains disposent de 66 mètres carrés chacun, les Allemands de 46 mètres carrés, les Taïwanais de 49 mètres carrés et chaque Français vit en moyenne dans 43 mètres carrés.

Il est donc évident que le parc immobilier britannique fait face à un réel problème. Est-ce le même qu’en Irlande ? Pas sûr. La crise de l’immobilier au Royaume-Uni est-elle calquée sur celle de la France ? Pas sûr non plus.

Pourquoi le Royaume-Uni a-t-il fait face à une augmentation de ses taux au premier trimestre 2023 ?

À l’instar de nombreux pays, le Royaume-Uni fait face à une crise économique qui impacte de fait de nombreux domaines - dont évidemment l’immobilier - et la qualité de vie des britanniques.

Le journal Le Monde explique que l’inflation vécue dans ce pays est la plus haute des pays du G7. En janvier 2023, le premier ministre d’alors, Rishi Sunak, annonçait vouloir réduire de moitié l’inflation. Elle atteignait alors 10,5 % à cette période, avant de baisser à 7,9 % en août de la même année.

Une baisse oui, mais pas suffisante ! En effet, l’inflation reste tout de même la plus conséquente des pays du G7.

La cause ? La hausse des prix après la crise du Covid a impacté le monde entier. Le Royaume-Uni a également subi de plein fouet la guerre en Ukraine, ce pays étant un grand exportateur de produits céréaliers. Mais ce conflit a également considérablement ralenti l'importation de gaz russe, faisant exploser les prix. Les ménages en situation de précarité ont, par conséquent, été les plus touchés. Le mécontentement des Britanniques et les manifestations visant à dénoncer les grandes préoccupations du peuple auprès du gouvernement ont conduit ce dernier à réagir.

À savoir

Depuis décembre 2021, la Banque d’Angleterre est entrée dans une campagne agressive de revalorisation des taux d’intérêt en les rehaussant 14 fois pour tenter de lutter contre l’inflation. C’est en août 2023 que le taux le plus haut a été enregistré depuis la crise économique de 2008. Il a atteint 5,25 %.

Dans un tel contexte, difficile de conserver un marché immobilier au beau fixe ! Ces augmentations successives ont impacté les foyers britanniques et même les entreprises, compliquant leur accès à l’emprunt et augmentant son coût. Mais pour le gouvernement britannique, ces augmentations sont inéluctables pour éviter d’en pâtir davantage plus tard.

2024, l’année de reprise pour l’immobilier au Royaume-Uni ?

En 2023, impossible d’envisager un tel revirement ! Pourtant les prix de l'immobilier ont bel et bien baissé en début d’année 2024, pour ré-augmenter de façon spectaculaire en juillet et août. Une petite éclaircie est-elle en train de poindre à l’heure où le logement fait partie des grands sujets de préoccupation chez les Britanniques ?

À savoir

Resolution Foundation explique que 35 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans, 18 % des adultes âgés de 50 à 64 ans et 16 % des plus de 65 ans s’inquiètent de la situation du logement au Royaume-Uni. En 2020, ils étaient respectivement 14 %, 9% et 8 %.

Alors que la reprise est lente sur les marchés immobiliers européens, le Royaume-Uni, lui, enregistre une hausse rapide des prix de l’immobilier. Et les raisons sont multiples.

  • Depuis le pic observé des taux d’intérêt à 5,25 % à l’été 2023, ces derniers ont légèrement baissé, stagnant aujourd’hui à 5 %, pouvant encourager quelques personnes à investir.
  • L’inflation britannique a ralenti à 2% sur un an en mai 2024, notons qu’elle était encore à 3,2 % sur un an le mois précédent, ce ralentissement permet aux Britanniques de souffler un peu, même si la situation reste encore étouffante.

Pour Nationwide qui se présente comme la "plus grande société de construction au monde avec plus de 17 millions de clients", si la hausse est rapide - le taux de croissance annuel est passé à 2,1 % en juillet 2024, contre 1,5 % en juin - l’immobilier britannique reprend doucement. À cause de la crise, nombre de personnes se sont détournées du marché immobilier et les transactions ont de fait diminué. De plus, les investisseurs s’attendent à ce que les taux d’intérêt baissent légèrement dans les années à venir, permettant une réduction des coûts d’emprunt.
À savoir

La variation des prix moyens de l’immobilier dans certaines grandes villes du Royaume-Uni.

Londres centre villeCambridge centre villeBristol centre villeNottingham centre villeYork centre ville
Prix moyen au m2 en juillet 202415 929 €7 825 €6 217 €9 599 €5 866 €
Prix moyen au m2 en juillet 202316 073 €7 815 €7 452 €3 869 €4 676 €
Prix moyen au m2 en juillet 202215 567 €6 762 €8 049 €3 898 €3 534 €

Source : combien-coute.net

Selon Nationwide, la reprise avec l’augmentation des prix des biens concerne certaines régions du Royaume-Uni à savoir l’Irlande du Nord (+ 4,1 % par rapport au deuxième trimestre 2023), l’Écosse et le Pays de Galles (+ 1,4 % par rapport au deuxième trimestre 2023) et le nord de l’Angleterre (+ 2,3 % par rapport à l’année 2023). Londres reste également une zone où les prix de l’immobilier croissent (+ 1,6 % par rapport au dernier trimestre 2023) alors que le sud du pays continue d’enregistrer une baisse des prix de 0,3 %. Une bonne nouvelle pour les vendeurs, mais pas sûr que les acheteurs puissent avoir la capacité d’acheter.

En avril 2024, le journal économique du Crédit Agricole publiait des données relatives aux transactions immobilières effectuées ces dernières années au Royaume-Uni. “Le nombre d’accords de prêt est un bon indicateur avancé de l’activité et des crédits futurs. Il suggère ainsi une reprise des transactions à court terme. Le nombre des transactions s’inscrit déjà en légère hausse depuis décembre (+2,7%), mais demeure faible. À 245 600 sur les trois derniers mois à fin février (-1,4% par rapport aux trois mois à fin novembre et -12% sur un an), le volume des transactions reste inférieur aux niveaux observés avant la pandémie. Après une baisse de 15% en moyenne annuelle en 2022, le nombre de transactions a chuté de 19% en 2023 à 1 022 570.”

Le Royaume-Uni est-il en train de sortir de cette mauvaise passe ? Les spécialistes de Nationwide misent sur une amélioration de la situation grâce à la combinaison de plusieurs facteurs : hausse des salaires, stabilisation des prix de l’immobilier et coûts d’emprunt légèrement en baisse. À suivre…

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