Ça s’en va et ça revient… Non, nous ne parlons pas de chanson populaire, mais de décoration. À l’instar de la mode, la déco entre dans des tendances qui s’élèvent puis s’évaporent pour parfois être décriées. Si le Formica est de retour, comme les tissus à fleurs et le papier peint, certains mouvements ont plus de difficultés à ré-émerger. Pourquoi ? Nous avons mené l’enquête…

Il était bienvenu dans les années 1970, à l’heure où les vieilles demeures aux murs en pierre étaient restaurées. Pratique pour masquer les imperfections, mais aussi facile à appliquer et économique, le crépi ou la gouttelette écrasée étaient des revêtements appréciés. Ils sont encore parfois employés, notamment quand les promoteurs immobiliers ont besoin de réduire les frais de matériaux.

Le crépi est à bannir d’abord parce qu'il pique, même si on ne s’appuie pas à longueur de temps sur un mur. Ensuite, c’est un revêtement qui prend la poussière, et pour arriver à le nettoyer, bonjour la difficulté ! Tentez de lessiver un mur de gouttelettes écrasées, elles s’estompent et laissent place à une surface plane qui prend la marque du frottement. De plus, vouloir y faire des trous pour y accrocher une décoration reste également bien compliqué (tout comme le peindre !) puisqu’il faudra reboucher si besoin et que cela laissera immanquablement des marques.

Pour toutes ces raisons, la tendance du crépi intérieur doit rester dans les années 1970 !

Il fut un temps où le style campagne, exotique ou colonial d’autrefois était largement adopté dans les intérieurs. Problème, il s’agissait d’une tendance avec des objets imités. Si elle s’avéraient originales dans un premier temps, ces imitations excessives comme les faux Bouddha ou statuettes d’éléphants, les tables de séries réalisées en bois brut ou encore les lits de bois sombre ou les fausses malles de voyage ont fini par manquer d’âme et d’authenticité, lassant les fans de la première heure.

S’ils ont perdu en popularité, ces styles "à la mode" inspirent toujours, mais de façon plus subtile, créant un meilleur équilibre avec l’intérieur. Pour l’intégrer, de vrais matériaux bruts sont utilisés, recyclés, chinés ou issus de voyages et l’ambiance prend une tournure plus poétique, plus vivante, plus authentique…

Ah la déco indus’, ses faux meubles en métal, ses faux tuyaux au mur et ses néons cheap qui rappellent l’univers du garage ou des bars de nuit. Oui, on la voit toujours, mais oui, elle est pourtant révolue. Ce côté tout métal voire exagérément métal a fini par refroidir les intérieurs et les amateurs de déco avec ! L’erreur ? Acheter de l’indu’ totalement neuf et faussement vieilli.

Si cette tendance est à intégrer dans un intérieur, mieux vaut chiner et mettre la main à la pâte pour dénicher de vieilles publicités en métal, d’anciens casiers d’usine à restaurer ou une bicyclette dans son jus à suspendre sur un mur haut. Et là, l’effet sera “wahou !”

Le phénomène Barbie est bel est bien passé par là en 2023 ! Le film humanisant la célèbre poupée a fini de nous faire voir la vie en rose. Pourquoi ? Une histoire de lassitude, là encore. "Trop de rose tue le rose !", pourrait-on dire, qu’il soit vif, pastel ou fushia. Le Barbiecore - ou la tendance design inspirée de Barbie - a pu être employé à outrance, associé à des objets féminin glamour comme des coussins en velours, des canapés roses, des luminaires imitation cristal, etc.

L’erreur eut été de transformer un espace du sol au plafond pour coller parfaitement au Barbiecore. Les décorateurs, eux, avaient plutôt conseillé une utilisation modérée pour éviter l’overdose de rose. Et, comme beaucoup de tendances décoratives, la mode a été passagère et a fini par être remplacée par le vert, bien plus reposant !

Basé sur la simplicité, la fonctionnalité des objets et la pureté, le style minimaliste privilégie des couleurs neutres, des lignes épurées et un mobilier réduit à l’essentiel. L’espace n’est évidemment pas encombré et reste plus lumineux et apaisant. La tendance minimaliste s'inscrit dans une approche de consommation raisonnée, d’harmonie et de bien-être intérieur.

Mais ses contours ont parfois été perçus comme étant trop strictes, les intérieurs trop vides et trop peu chaleureux. Le minimalisme a un côté ennuyeux et pesant dans une époque en quête de chaleur, de personnalisation. Le magazine Madame Figaro cite l’influenceur et designer américain Design Daddy "Le minimalisme est un échec car il n’est pas pratique au quotidien. De plus, le foyer baigne dans une atmosphère froide où l’on a l’impression que personne n’habite." What else ?

La fast fashion est à la mode ce que la fast déco est à la décoration d'intérieur : du neuf rapidement acheté, vite monté, mais aussi précipitamment abîmé ! La production de meubles, d’objets ou encore de tableaux en masse engendre des intérieurs qui se ressemblent tous plus ou moins ou en tout cas qui se font écho et qui manquent d’âme. De plus, cette fast déco produite intensivement engendre beaucoup de déchets et impacte grandement l’environnement car elle utilise plus de plastique et est transportée jusque chez nous de l’autre côté du monde.

Si elle est encore loin de disparaître, la fast déco voit émerger en parallèle l’ère du DIY et du recyclage, notamment auprès de la nouvelle génération qui n’a pas peur de donner une nouvelle vie à un meuble trouvé en brocante, qui préfère personnaliser plutôt que de "ressembler à" et qui ambitionne de réduire son empreinte environnementale !

Dans la famille des tendances déco à oublier se trouve la frénésie des décorations murales en écritures des années 2010 qui consistait à apposer "bath" sur la porte de la salle de bain, "home" sur le mur du salon ou "kitchen" sur une étagère de la cuisine, au cas-où nous risquions nous perdre dans 70 m2…

Et puis il y a celle de la pièce totalement tapissée de papier peint lorsqu’elle était encore la norme - comme la tendance moquette d’ailleurs ! Et la tendance du laqué avec ces meubles brillants sur lesquels les traces de doigts quasi indélébiles se collectionnent, on en parle ? Quant à cette folie qui consistait à appliquer des stickers géants (sans bulle s’il vous plaît !) sur la porte des toilettes ou de la cuisine, elle est dépassée et ce n’est pas dommage !

Ce que nous apprend cette étude des tendances de décoration est que, quelles qu’elles soient, elles restent éphémères. Alors pour éviter de transformer constamment votre intérieur par souci économique ET écologique, mieux vaut effectuer des choix intemporels qui vous appartiennent et personnaliser votre intérieur selon vos goûts et vos envies.